Quelques méditations reprises de la Retraite de carême des dominicains ( Retraite dans la ville)…
Comment vivrons-nous cette montée vers Pâques ?
Dans l’inquiétude, dans l’incertitude ou dans la confiance et dans l’espérance ?
Nous croyons qu’au bout du chemin, le Christ ressuscité nous attend, nous accueille tels que nous sommes et nous ouvre grand les bras !
Beaucoup de visages nous ont habités pendant ce carême. Il y a ceux aussi que blesse la vie, que défigure la guerre.
Car le «Christ, ces jours, est en Ukraine» (prière du père Christian Delorme) :
Le Crucifié ces jours est en Ukraine.
Il est avec les jeunes qui meurent dans les combats,
les civils qui fuient les bombardements et qui sont écrasés par les bombes,
les femmes, les vieillards et les enfants qui ont peur et se cachent,
les blessés dans les hôpitaux surchargés,
les mères qui pleurent leur fils tué.
Ô Jésus ! pourquoi, pourquoi la guerre ?
Comme les femmes au pied de la croix, oserons-nous des gestes pour mieux vivre notre carême ?
Le Crucifié ces jours n’a pas de tombeau.
Son corps mutilé pend aux carrefours des rues de Kiev et d’ailleurs.
Joseph d’Arimathie n’a pu obtenir que soit recueillie sa dépouille,
et les femmes de sa famille et de son entourage ont été empêchées de le rejoindre.
Ni prières ni aromates pour lui !
Point d’ange consolateur !
Ô Jésus ! qu’ils sont longs les vendredis saints du monde !
Invitons nos amis pour que nous vivions ensemble cette semaine sainte si particulière, pour que nous découvrions, jusque dans la guerre, le visage d’un Dieu proche de chacun.
Le Crucifié ce jour vient mendier ma solidarité.
Il me dit : « J’ai besoin de toi ».
Il met son corps entre mes mains.
Il me montre les Ukrainiens et dit : « Voici ta mère, voici tes frères ! »,
et puis : « Ce que tu fais à l’un de ces petits qui sont les miens, c’est à moi que tu le fais ! ».
Il en appelle à ma révolte, à ma prière, à mon jeûne, à mon partage.
Ô Jésus ! me voici !
Bonne semaine sainte